Association Française de Zootechnie

Journée d'étude du 26 septembre 2024 organisée par l'AFZ en collaboration avec le PEPR Agroécologie et Numérique

 

Fichiers PDF des présentations

Jean-François HOCQUETTE (INRAE/AFZ)	Introduction	PDF
Claire ROGEL-GAILLARD (INRAE)	Présentation du PEPR Agroécologie et numérique	PDF
Clément ALLAIN (IDELE)	Adoption des technologies numériques en élevage : Etat des lieux, usages et retours d'expérience	PDF
Nathalie HOSTIOU (INRAE)	Conséquences de l'utilisation des technologies numériques en élevage en termes social, économique et sociétal	PDF
Medhi SINE (ACTA)	De la donnée produite dans les exploitations agricoles à l'intelligence artificielle : comment le levier numérique booste la recherche appliquée au service des éleveurs	PDF
Marie-Noëlle ORAIN (CESE)	Présentation du rapport du CESE « Relever les défis de l'élevage français pour assurer sa pérennité »	PDF
Marie-Hélène LE HÉNAFF (Ministère de l'Agriculture)	Perspectives d’avenir des relations élevage et société	PDF

Résumés des présentations

Clément Allain : Adoption des technologies numériques en élevage : Etat des lieux, usages et retours d'expérience

La présentation de Clément Allain traite de l'adoption des technologies numériques dans l'élevage, en particulier chez les éleveurs de ruminants. Ces technologies, notamment les capteurs et les robots, se sont rapidement multipliées au cours des dix dernières années, avec une adoption en forte hausse depuis 2015. Les éleveurs de bovins laitiers, par exemple, ont vu leur niveau d’équipement doublé, voire triplé. Les systèmes d’élevage influencent fortement le taux d'équipement : les grandes exploitations et celles à forte productivité utilisent plus de technologies que les petites fermes. Les technologies, telles que les automates de distribution ou les balances connectées, offrent des gains en temps et en confort, mais des obstacles subsistent, comme le manque d'interopérabilité entre les systèmes et les problèmes de connectivité. Les éleveurs se montrent réticents à partager leurs données avec les entreprises privées ou les autorités, bien qu'ils soient disposés à échanger ces informations avec d'autres éleveurs ou techniciens pour optimiser leurs pratiques. Les perspectives d’avenir incluent l’intelligence artificielle, qui promet d’automatiser davantage la gestion des troupeaux et d’améliorer les prises de décision.

Nathalie Hostiou : Conséquences de l'utilisation des technologies numériques en élevage en termes social, économique et sociétal

Nathalie Hostiou examine les conséquences de l’utilisation des technologies numériques en élevage sous trois angles : social, économique et sociétal. Les technologies telles que les capteurs et les robots nécessitent des investissements initiaux importants, et leurs bénéfices économiques varient en fonction des systèmes d’élevage et des compétences initiales des éleveurs. Si ces outils promettent des gains de productivité, le retour sur investissement peut être long. Les éleveurs voient un confort de travail accru, notamment grâce à la réduction de la pénibilité, mais le gain de temps est souvent limité. Les technologies permettent de mieux gérer l’incertitude en surveillant les animaux à risque, mais elles peuvent également générer du stress, notamment à cause des alertes fréquentes et des pannes d’équipements. En termes sociaux, les technologies peuvent modifier la relation entre l’éleveur et ses animaux, avec un risque de perte de lien direct. Enfin, la société perçoit les technologies d’élevage de précision positivement pour l’amélioration du bien-être animal, mais craint l’industrialisation excessive et la gestion opaque des données.

Medhi Sine : De la donnée produite dans les exploitations agricoles à l'intelligence artificielle : comment le levier numérique booste la recherche appliquée au service des éleveurs

Cette présentation explore comment le numérique, en particulier les données agricoles et l'intelligence artificielle (IA), transforme l’élevage. Elle souligne que les exploitations agricoles génèrent des données variées, issues de capteurs, robots ou systèmes connectés, qui alimentent des outils d’aide à la décision (OAD). Ces données sont utilisées pour décrire, prédire et prescrire des actions afin d'améliorer la prise de décision des éleveurs. L'IA, reposant sur des modèles d'apprentissage automatique, permet d’optimiser divers aspects de la gestion des fermes, comme le phénotypage 3D pour mesurer le poids des animaux ou évaluer leur bien-être. Ces technologies offrent de nombreux avantages, notamment la réduction de la pénibilité du travail et un gain de temps, tout en rendant l’agriculture plus réactive. Cependant, l'adoption de l'IA pose des défis, tels que la gestion des données, les risques de cybercriminalité, et la dépendance technologique. La maîtrise de l’utilisation des données agricoles, grâce à des plateformes sécurisées comme AGDATAHUB, est cruciale pour protéger la souveraineté des agriculteurs. La présentation conclut que l'IA ne vise pas à remplacer l’agriculteur, mais à l’aider à prendre des décisions éclairées tout en réduisant la charge de travail.

Marie-Noëlle Orain : Présentation du rapport du CESE « Relever les défis de l'élevage français pour assurer sa pérennité »

La présentation du Conseil économique, social et environnemental (CESE) aborde les défis de l’élevage en France et propose des recommandations pour assurer sa pérennité. Elle souligne l'importance de l’élevage pour les enjeux économiques, environnementaux et territoriaux, tout en corrigeant certaines idées reçues. L’objectif est de trouver un consensus au sein de la société civile autour de l'élevage.

Trois axes structurent les recommandations :

1. Renforcer et diffuser la recherche : Il s’agit d’encourager les recherches sur les différents systèmes d’élevage, en intégrant les éleveurs dans les projets pour mieux comprendre les impacts environnementaux. Un métaprogramme pluriannuel de recherche serait mis en place pour évaluer la durabilité des pratiques d’élevage.
2. Mobiliser les politiques publiques : La présentation appelle à une révision de la PAC en 2027 pour mieux soutenir les transitions agricoles et à lancer un plan national d’investissement. Elle préconise également une réforme des règles de l'OMC pour harmoniser les normes d’élevage à un niveau plus élevé.
3. Informer les consommateurs : Le CESE propose d'intégrer l'éducation sur l’élevage dans les programmes scolaires et de renforcer la communication sur les modèles d'élevage vertueux. Il insiste sur l’importance de l'étiquetage de l'origine des viandes et produits laitiers, et de la transparence sur les impacts environnementaux.

Ces axes visent à accompagner la transition agroécologique de l’élevage tout en renforçant la souveraineté alimentaire de la France.

Marie-Hélène Le Hénaff : Perspectives d’avenir des relations élevage et société

La présentation de Marie-Hélène Le Hénaff, intitulée "Perspectives d’avenir des relations élevage et société", aborde la complexité croissante des relations entre la société et le secteur de l’élevage. Le rapport met en lumière une incompréhension grandissante entre un public qui s’éloigne du vivant et un secteur confronté à de nombreux défis, notamment économiques et environnementaux. Le statu quo n'est plus une option viable. Six recommandations clés sont formulées pour réconcilier la société et l’élevage : clarifier les attentes sociétales, encourager le dialogue inter-acteurs, renforcer la communication avec le public, organiser des États généraux de l’élevage, et co-construire une vision commune pour un avenir durable. L'éducation, de l’école primaire à l’université, est jugée cruciale pour mieux informer sur l’élevage. Le rapport insiste sur l'importance de soutenir la recherche et d’organiser des plateformes multi-acteurs pour favoriser une meilleure compréhension des enjeux. Il s’agit également de valoriser les pratiques d’élevage vertueuses et de faire accepter la complexité inhérente à ce secteur. Enfin, un appel est lancé pour mettre en place des politiques publiques équilibrées à l’échelle nationale et internationale, en tenant compte des spécificités territoriales et des attentes des citoyens.

Images de la journée

Claire Rogel-Gaillard (INRAE)	Clément Allain (IDELE)	Nathalie Hostiou (INRAE)
Medhi Sine (ACTA)	Table ronde : Medhi Sine (ACTA), Dominique Davy (Eliance), Pierre Labarthe (INRAE), Sandrine Grasteau (INRAE), Nathalie Hostiou (INRAE), Clément Allain (IDELE)	Table ronde : Marie-Noëlle Orain (CESE), Marie-Hélène Le Henaff (Ministère de l'Agriculture), Jean-François Hocquette (INRAE/AFZ), Stéphane Ingrand (INRAE), Claude Allo (Académie d'Agriculture), Laurent Journaux (France Génétique Elevage), Robert Bennett (AFZ)